Le temps de la séduction

De son opéra, The Midsummer Marriage, pour lequel il s’est inspiré de La Flûte Enchantée, le compositeur américain Michael Tippett a extrait quatre danses rituelles pour en proposer une oeuvre concertante séparée. Les critiques se l’accordent : libérée des trop nombreuses références du livret, la musique se révèle un délice.

Comme un clin d’oeil au modèle avoué, le programme s’attarde sur le Concerto n°3 pour cor et orchestre en mi bémol majeur, sans doute le plus beau que Mozart ait écrit pour cet instrument, dont la présence est magnifiée par la luxuriance des accompagnements.

À cette approche étonnamment lumineuse, Debussy oppose une approche beaucoup plus nuancée, en s’inspirant pour ses Nocturnes du peintre anglais Whistler, ami de Mallarmé : dans son triptyque symphonique avec choeur de femmes, la lumière force le passage comme pour signifier le temps de la séduction, dans un mouvement perpétuel.

Lui aussi, fasciné par la répétition, Maurice Ravel a opté pour un boléro quand la danseuse Ida Rubinstein lui a commandé une musique pour un futur ballet ; il s’est attaché à la gradation de motifs mélodiques simples qu’il percevait, selon ses propres dires, comme « un tissu orchestral sans musique, un long et progressif crescendo ». On connaît la postérité de cette oeuvre, fondatrice à bien des égards, dont la dimension physique s’exprime bien au-delà du corps.

 mercredi 20 novembre 2013 | 20h30 Concert à l’Université | Tippet, Mozart, Ravel

Aula du Palais Universitaire, Place de l’Universite Strasbourg

 jeudi 21 et vendredi 22 novembre 2013 | 20h Le temps de la séduction | Tippet, Mozart, Debussy, Ravel

PMC SALLE ÉRASME